La culpabilité maternelle commence tôt. Très tôt. Dès la grossesse.
-Est-ce que je mange correctement ?
-Est-ce que je fais trop de sport ?
-Pas assez ?
-Est-ce que je stresse trop ?
Puis arrive le bébé. Pendant que ton enfant pleure, ton cerveau lance déjà une réunion de crise :
– “Si je le prends, je vais créer une dépendance.”
– “Si je ne le prends pas, je vais ruiner son attachement.”
Bienvenue dans la maternité moderne.
Et le temps passe. La culpabilité aussi. En effet, elle se recycle au fil de l’évolution de ton enfant.
2 ans : tu culpabilises d’avoir crié.
5 ans : de travailler trop.
8 ans : de ne pas être assez disponible.
12 ans : de ne plus savoir comment t’y prendre.
17 ans : de te demander si tu as tout raté.
À 20 ans… tu refais le match.
La vérité, c’est que la culpabilité traverse toutes les mères.
Celles qui allaitent. Qui n’allaitent pas.
Celles qui travaillent à temps plein. Ou qui culpabilisent de ne pas travailler.
La culpabilité maternelle ne fait pas de sélection. Elle s’invite partout.
Alors, posons – nous cette question :
👉🏽Et si le problème n’était pas la culpabilité en elle-même…
👉🏽 mais ce mythe de la mère parfaite auquel nous essayons de correspondre ?
Un mythe exigeant, silencieux, épuisant.
Un modèle irréaliste qui laisse peu de place à l’erreur, au doute, à l’humanité.
Dans cet article, je ne te promets pas d’arrêter de culpabiliser à vie (désolée, ce serait suspect).
En revanche, je te propose de prendre du recul. Pour comprendre cette émotion au lieu de la combattre.
Puis questionner les injonctions qui l’alimentent.
Et ceci pour te permettre de retrouver un quotidien qui te permet :
de te sentir plus apaisée dans tes choix,
d’offrir à ton enfant une présence authentique,
et de nourrir une relation fondée sur le lien, pas sur la perfection.
Culpabilité ou honte ? Mettre les bons mots pour sortir de la confusion
On utilise souvent ces deux mots comme des synonymes. Et pourtant, la différence est loin d’être anodine.
La culpabilité maternelle
La culpabilité, c’est cette petite voix qui dit : “Là, je n’ai pas agi comme j’aurais voulu.”
Exemples très concrets (tu vas te reconnaître) :
J’ai crié alors que je voulais rester calme.
J’ai répondu trop vite, trop sèchement.
J’ai laissé faire alors que mes valeurs disaient autre chose.
La culpabilité parle de ce que tu fais, pas de ce que tu es.
Elle pointe un écart entre :
tes valeurs profondes
et ce que tu as fait dans un contexte précis, avec ta fatigue, ton stress, ta réalité.
Dit autrement :👉🏽 la culpabilité signale un désalignement.
Et bonne nouvelle :👉🏽ce qui concerne un comportement… peut évoluer.
La honte maternelle : quand l’identité vacille
La honte, elle, change complètement de registre. Car elle ne questionne pas un acte. Elle attaque l’être.
Les phrases associées à la honte sont plus radicales :
“Je suis une mauvaise mère.”
“Les autres font mieux que moi.”
“Je ne suis pas faite pour ça.”
Là où la culpabilité ouvre un espace de réflexion, la honte referme tout.
Elle fige et enferme dans une image de soi abîmée, sans perspective de réparation.
Une confusion aux effets délétères
Lorsque culpabilité et honte se mélangent :
l’auto-ajustement laisse place à l’auto-condamnation,
la réparation devient rumination,
la relation à soi se durcit.
Peu à peu, l’estime de soi s’érode. De plus, la fatigue émotionnelle s’installe. Et la relation à l’enfant se tend par excès d’exigence envers soi-même.
Ce qui se passe dans ton cerveau
Sans entrer dans un cours de neurosciences (promis) :
La honte active des réflexes de menace : se cacher, se taire, s’isoler, se durcir.
La culpabilité, quand elle est reconnue et accompagnée, pousse plutôt à : réparer, expliquer, revenir en lien.
C’est pour ça que :
la honte peut couper la relation,
la culpabilité peut, au contraire, paradoxalement, renforcer les liens.
👉🏽 Après cette lecture, je t’invite à repenser à la dernière fois où tu as culpabilisé.
👉🏽 Observe les mots que tu as employés intérieurement.
Changer la façon dont tu te parles, c’est déjà le premier pas vers une parentalité plus apaisée.
Dans la suite, nous allons remonter à la source : d’où vient cette culpabilité maternelle, pourquoi elle est devenue si envahissante, et que raconte t-elle de notre culture?
Petite histoire de la culpabilité : quand la maternité devient un terrain de punition
Avant de penser que quelque chose cloche chez toi, prenons un peu de hauteur.
La culpabilité maternelle a une histoire. Et cette histoire pèse encore lourd sur les épaules des parents.
Freud et la culpabilité comme dette intérieure
Dans Malaise dans la culture, Freud explique que vivre en société implique un renoncement :
renoncer à satisfaire immédiatement ses pulsions, ses élans, ses besoins bruts.
Ce renoncement laisse une trace intérieure. Une tension. Et souvent, un besoin de punition.
Appliqué à la parentalité, le message devient insidieux : si quelque chose ne va pas, quelqu’un doit être responsable.
Et devine qui hérite de ce rôle ?
La mère!
C’est ici que naît ce fantasme de toute-puissance parentale :
– “Si mon enfant va mal, c’est que j’ai mal fait.”
– “S’il souffre, c’est que j’ai échoué.”
Derrière ce raisonnement, il y a ce que Freud appelle le narcissisme primaire : l’illusion — inconsciente — que le parent peut tout, maîtrise tout, influence tout.
Alors, oui, c’est rassurant, au fond. Mais c’est aussi un piège.
Parce que si tu crois que tu peux tout, alors tu crois aussi que tu es coupable de tout.
Dans cette logique, le remords devient presque une preuve d’amour. Aimer, ce serait se reprocher. Et ne pas culpabiliser, ce serait manquer d’attachement.
Ainsi, beaucoup de mères portent cette équation sans jamais l’avoir choisie :
– “Si je ne me sens pas coupable, est-ce que j’aime vraiment ?”
Winnicott : une vision plus nuancée
Heureusement, tous les regards ne vont pas dans ce sens.
En effet, le psychanalyste Donald Winnicott apporte une rupture : la culpabilité devient problématique lorsqu’elle empêche le mouvement.
Lorsqu’elle :
fige,
paralyse,
empêche d’essayer autrement.
Winnicott parle du parent suffisamment bon.
C’est-à-dire un parent qui :
se trompe,
rate,
ajuste,
répare.
Un parent réel, pas idéalisé.
Et c’est là que le mythe de la perfection s’effondre. Car vouloir être infaillible, c’est souvent s’éloigner de la relation vivante, imparfaite, certes, mais profondément humaine.
D’autre part, le problème de fond est qu’on pousse les mères à croire qu’elles devraient être infaillibles.
Et quand l’infaillibilité devient la norme implicite, la culpabilité devient chronique.
Dans la suite, nous allons voir comment cette pression s’est installée dans notre société moderne… et pourquoi elle est aujourd’hui plus forte que jamais.
Une culpabilité entretenue par la société (et amplifiée par les réseaux sociaux)
Si la culpabilité maternelle était uniquement une affaire personnelle, ça se saurait. Or elle surgit partout, tout le temps, sur les mêmes sujets, chez des femmes très différentes. Ce n’est pas un hasard. C’est tout un système.
Une pression sociale massive, souvent contradictoire
Aujourd’hui, la maternité ressemble à un terrain miné d’injonctions. Tu as dû le remarquer. Quoi que tu fasses, quelqu’un, quelque part, trouve que tu fais mal.
Ainsi, il faut :
allaiter, mais pas trop longtemps,
répondre aux pleurs, mais sans “créer de dépendance”,
accompagner les émotions, mais sans se laisser déborder,
limiter les écrans, tout en gérant le quotidien,
être présente, disponible, connectée… sans jamais s’épuiser.
Ajoutons à cela l’éducation dite “bienveillante”, souvent mal comprise, qui se transforme en pression silencieuse : « une bonne mère ne crie pas, ne s’énerve pas, ne faiblit pas ».
Résultat ?
À la moindre fatigue, à la moindre colère, à la moindre faille, la culpabilité s’invite.
Les réseaux sociaux : la comparaison en continu
Avant, on se comparait au square ou à la sortie de l’école. Mais aujourd’hui, on se compare 24h/24, téléphone en main.
Sur les réseaux sociaux, la maternité s’expose en version filtrée :
des enfants souriants,
des maisons calmes,
des parents patients, alignés, lumineux.
Tout semble fluide. Maîtrisé. Harmonieux.
Sauf que ce que tu vois, ce sont des extraits choisis.
La comparaison devient alors automatique, silencieuse, corrosive. Et presque toujours à ton désavantage.
Quand la culpabilité devient un phénomène collectif
La psychologue américaine Paula Caplan l’a formulé de manière percutante : elle compare la culpabilité maternelle à une pollution atmosphérique.
Car on ne la voit pas toujours. Mais on la respire en permanence.
Ainsi, dans une analyse portant sur 125 articles de grandes revues de psychiatrie américaines, elle observe que 72 pathologies différentes — allant de l’énurésie à la schizophrénie — y sont imputées, d’une manière ou d’une autre, aux mères.
Le message implicite est donc clair : si quelque chose dysfonctionne chez un enfant, la responsabilité maternelle n’est jamais bien loin.
Alors, comment, dans ces conditions, ne pas douter ? Comment ne pas culpabiliser ?
La question qui dérange
Alors posons – la, franchement :
👉🏽À quel moment être mère est-il devenu un poste à responsabilité universellement coupable ?
👉🏽 À quel moment a-t-on décidé que chaque difficulté, émotion, fragilité d’un enfant devait trouver sa cause — et parfois sa faute — du côté maternel ?
Chère maman, rappelle – toi que la culpabilité que tu ressens n’est pas une faiblesse individuelle. En effet, elle est le symptôme d’un système exigeant, contradictoire, épuisant.
Et comprendre cela, c’est déjà commencer à t’en libérer.
Dans la suite, nous allons voir ce que cette culpabilité répétée fait aux mères, à leur énergie, à leur estime d’elles-mêmes… et pourquoi elle finit souvent par déborder là où on ne l’attend pas.
Quand la culpabilité déborde : ce qu’elle fait au corps et aux relations
La culpabilité, prise isolément, peut rester supportable. Mais quand elle s’accumule, jour après jour, sans espace pour se déposer, elle finit par déborder.
Et elle déborde rarement là où on l’attend.
Quand la culpabilité devient du stress chronique
À force de te demander si tu fais bien, à force de te surveiller, de te corriger, de te retenir, ton corps encaisse.
Ainsi, la culpabilité répétée va nourrir un stress de fond. Pas le stress ponctuel d’une journée compliquée, mais plutôt un état de tension quasi permanent.
Le système nerveux reste en alerte :
toujours prêt à réagir,
toujours sur le qui-vive,
rarement au repos.
Et quand ce mode devient la norme, apparaissent :
l’hypervigilance (tout t’agace, tout t’atteint),
l’irritabilité (tu réagis plus vite que tu ne le voudrais),
une fatigue profonde (celle qui ne disparaît pas avec une bonne nuit).
La mom rage : quand ça explose
Tu as déjà connu cette colère soudaine, intense, parfois impressionnante? Souvenons-nous qu’elle n’est ni gratuite, ni anormale.
En effet, elle apparaît souvent quand :
trop de choses ont été contenues,
trop de besoins ont été repoussés,
trop d’émotions ont été avalées “pour tenir”.
Alors la colère fait irruption. Et presque aussitôt, la culpabilité reprend la main.
Le scénario :
tu exploses,
tu t’en veux,
tu te promets de faire mieux,
tu te tends encore plus.
Un cercle vicieux.
Et pourtant, cette colère délivre un message clair : quelque chose en toi a dépassé sa capacité.
Les dégâts relationnels, souvent invisibles
Quand la culpabilité devient chronique, elle n’abîme pas seulement l’intérieur de soi. En effet, elle impacte aussi les relations.
Avec toi-même d’abord :
estime de soi fragilisée,
impression de ne jamais être “assez”.
Avec le conjoint ensuite :
distance émotionnelle,
incompréhensions,
fatigue relationnelle.
Et avec l’enfant, parfois :
difficulté à rester pleinement disponible,
présence physique mais esprit saturé,
culpabilité… de ne pas être assez présente.
Et tant qu’on traite la culpabilité comme une faute morale, on passe à côté de l’essentiel : ce que le parent est en train de vivre.
Dans la suite, nous allons changer de regard. Et voir comment la culpabilité, plutôt que de t’écraser, peut devenir un signal utile, un indicateur pour ajuster — sans te perdre, ni t’auto-flageller.
La culpabilité comme messagère : et si elle n’était pas l’ennemie ?
Et si, au lieu de la combattre, on apprenait à l’écouter autrement ?
En effet, la culpabilité n’est pas une preuve que tu t’y prends mal. C’est est avant tout… un message.
Ce que la culpabilité dit vraiment
Selon le modèle émotionnel de Plutchik, la culpabilité n’est pas une émotion de base.
C’est une émotion secondaire.
Autrement dit, elle apparaît après coup, en réaction à quelque chose de plus profond.
Ainsi, elle se manifeste lorsque :
un besoin important n’a pas été respecté,
une valeur essentielle a été mise de côté,
un seuil personnel a été dépassé.
Elle ne dit pas : “Tu es une mauvaise mère.” . Mais plutôt : “Quelque chose d’important pour toi n’a pas été honoré.”
La question qui change le regard
La prochaine fois que tu culpabilises, au lieu de t’attaquer, je t’invite à te poser cette question :
👉🏽 Quelle valeur importante pour moi a été piétinée ici ?
Pas celle qu’on t’a apprise. Ni celle des réseaux sociaux. La tienne.
Derrière la culpabilité, des besoins très concrets
Quand on prend le temps d’écouter, les réponses sont souvent étonnamment claires.
Par exemple :
un besoin de repos, quand tu t’énerves après une journée sans pause,
un besoin de cohérence, quand tu réagis à l’opposé de ce que tu voudrais transmettre,
un besoin de respect, quand tes limites ont été franchies encore une fois,
un besoin de sécurité, quand tu te sens dépassée, seule, sans soutien.
La culpabilité est le panneau “attention” posé sur un besoin ignoré.
Changer d’interprétation pour changer de trajectoire
Tant que la culpabilité est perçue comme une preuve d’échec, elle écrase.
Mais lorsqu’elle est reconnue comme un signal de désalignement, elle devient utile.
Ainsi, elle va t’indiquer :
là où tu t’es éloignée de toi-même,
là où quelque chose mérite d’être ajusté,
là où tu as besoin de soutien, pas de jugement.
Dans la suite, nous allons voir comment revenir à l’essentiel : le corps, la physiologie, la sécurité intérieure, et comment, très concrètement, retrouver des appuis pour sortir du cycle culpabilité–épuisement–explosion.
Sortir du mythe de la mère parfaite : revenir à la physiologie
Le mythe de la mère parfaite repose sur une idée implicite : qu’un bon parent devrait toujours savoir quoi faire, rester calme, disponible, maîtrisé.
La réalité, elle, raconte autre chose.
Parentalité physiologique : la sécurité commence par l’adulte
« Pourquoi ? », me direz-vous. Et bien parce que les enfants ne se calment pas en écoutant des discours.
Ils s’accordent à ce qu’ils perçoivent. En effet, le système nerveux de l’enfant s’ajuste naturellement à celui du parent. Quand l’adulte est tendu, pressé, à bout, l’enfant le ressent.
Et quand l’adulte retrouve un minimum de sécurité intérieure, l’enfant peut s’y appuyer.
D’où une priorité souvent sous-estimée : remplir son propre réservoir.
Concrètement, cela passe par des fondamentaux simples, mais non négociables :
le sommeil, autant que possible
le soutien, émotionnel, logistique, relationnel — ne pas tout porter seule,
le temps de récupération, même bref, même imparfait, mais réel.
Prendre soin de toi n’est pas un luxe. C’est vraiment une nécessité.
Attachement sécure : réparer vaut mieux que ne jamais rater
On croit souvent que l’attachement sécure se construit dans une parentalité sans failles.
C’est faux.
Il se construit dans :
les ratés,
les ajustements,
les réparations.
Un parent qui ne se trompe jamais n’existe pas.
Par contre, un parent qui sait revenir en lien, oui, ça existe.
Expliquer à ton enfant ton besoin, par exemple, ce n’est pas t’excuser d’exister.
C’est modéliser une relation saine.
Cela peut ressembler à :
nommer ce qui se passe (“Là, je suis très fatiguée”),
poser une limite (“J’ai besoin de quelques minutes”),
responsabiliser sans culpabiliser (“Je reviens après, on se retrouve”).
Tu montres ainsi à ton enfant que :
les émotions existent,
les besoins comptent,
le lien peut se réparer.
Et c’est précisément cela qui sécurise.
C’est dans ces allers-retours, ces ajustements imparfaits, que se construit une relation solide et authentique.
Dans la suite, nous allons passer à l’action : comment, très concrètement, transformer la culpabilité au quotidien, identifier tes valeurs, et sortir des attentes qui ne t’appartiennent pas?
Des pistes concrètes pour transformer la culpabilité
La culpabilité ne disparaît pas par magie. Mais elle peut changer de rôle.
Au lieu de t’écraser, elle peut devenir un point d’appui. Encore faut-il savoir quoi en faire, quand elle surgit.
Identifier tes valeurs clés (les tiennes, pas celles des autres)
La culpabilité apparaît souvent quand tu essaies de respecter des règles qui ne sont pas les tiennes.
Alors première étape : clarifier.
Prends un instant et demande – toi :
Qu’est-ce qui est non négociable pour moi dans ma façon d’être mère ?
Et qu’est-ce qui peut évoluer, s’adapter, se moduler selon les périodes ?
Par exemple :
certaines mères placent la priorité sur la disponibilité émotionnelle,
d’autres sur la stabilité financière,
d’autres encore sur la cohérence éducative ou la liberté.
Il n’y a pas de hiérarchie. Il y a ton socle.
Identifier tes valeurs te permet de sortir d’un flou épuisant et de faire des choix plus clairs — même imparfaits.
Séparer attentes sociales et valeurs personnelles
Toutes les injonctions ne méritent pas ton énergie.
En effet, ce n’est pas parce qu’une norme est répandue qu’elle est juste pour toi. Et ce n’est pas parce qu’un conseil est populaire qu’il est adapté à ta réalité.
Car beaucoup de culpabilités naissent ici : quand tu poursuis un idéal extérieur au lieu de t’appuyer sur ton propre cadre.
Alors, chaque fois que la culpabilité se manifeste, pose-toi cette question : “Est-ce que je trahis une valeur importante pour moi… ou est-ce que je déçois une attente extérieure ?”
La réponse change tout.
Trois questions puissantes à te poser (et à reposer)
Certaines questions ouvrent plus que mille conseils.
Garde celles-ci près de toi :
Pour qui essaies-tu d’être une bonne mère ?
Pour ton enfant ? Ton entourage ? La société ? Pour correspondre à une version idéalisée de toi-même ?Que te coûte cette culpabilité ?
En énergie ? En joie ? En présence réelle avec ton enfant ?Que protèges-tu en continuant à y croire ?
Une image ? Une peur du jugement ? Une illusion de contrôle ?
Quatre étapes pour traverser la culpabilité sans te perdre
Voici une boussole en quatre temps, utilisable dans le feu du quotidien, quand tu es en proie à une forte culpabilité.
1. Reconnaître (sans débattre avec toi-même)
La première étape consiste simplement à nommer ce qui est là.
Pas à l’expliquer.
Pas à la justifier.
Encore moins à la juger.
Juste reconnaître :
“Je me sens coupable.”
“Quelque chose me touche.”
Reconnaître, c’est arrêter de lutter contre l’émotion.
Et paradoxalement, c’est souvent ce qui la fait déjà baisser d’un cran.
2. Respecter (le besoin derrière l’émotion)
La culpabilité ne tombe jamais du ciel.
En effet, elle pointe toujours un besoin important qui n’a pas été respecté.
À ce stade, inutile de trouver une solution parfaite.
Il suffit de reconnaître :
“Là, j’ai dépassé mes limites.”
“Là, j’ai besoin de repos.”
“Là, j’ai besoin de soutien.”
Respecter un besoin, ce n’est pas tout régler immédiatement. C’est cesser de l’ignorer.
3. Ressources (avant toute remise en question)
Aucune remise en question n’est pertinente quand les ressources sont vides.
Avant de te demander “comment faire mieux”, demande-toi :
“De quoi ai-je besoin là, maintenant ?”
Cela peut être très simple :
boire un verre d’eau,
s’asseoir deux minutes,
respirer,
demander de l’aide,
reporter une discussion.
Remplir un minimum le réservoir change la qualité de tout le reste.
4. Revisiter plus tard (quand le calme revient)
Plus tard, au calme, tu peux te demander :
“Qu’est-ce que cette situation m’apprend sur mes limites ?”
“Qu’est-ce que je voudrais ajuster la prochaine fois ?”
Pour conclure
En somme, la culpabilité maternelle apparaît quand l’écart devient trop grand entre ce que tu vis, ce que tu ressens, et ce que tu crois devoir incarner.
Elle se nourrit d’idéaux irréalistes, de comparaisons permanentes, et d’une exigence rarement appliquée à d’autres qu’à toi-même.
Sortir du mythe de la mère parfaite, ce n’est pas baisser les bras. C’est revenir à une parentalité plus juste, plus humaine, plus soutenable dans la durée.
Une parentalité où :
tu peux poser des limites sans te renier,
traverser des débordements sans te condamner,
et réparer sans t’effondrer sous le poids du “j’aurais dû”.
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Et d’ici-là, prends soin de toi et de tes merveilleux loulous 🌸









