“Maman, est-ce que Dieu existe vraiment ?”
“Pourquoi il y a la mort, si Dieu est bon ?”
“Pourquoi certains prient et pas nous ?”
Ces phrases, un jour ou l’autre, tombent comme des flèches dans le cœur d’un parent. Et elles peuvent, quand elles surgissent, laisser un mélange étrange d’émotion et d’impuissance. En effet, vous aimeriez dire ce qu’il faut. Ou protéger l’émerveillement sans imposer une croyance. Mais parfois, vous vous sentez mal préparée. Prise entre la peur de dire une bêtise et le désir de bien faire. C’est pour cela que dans cet article, je vous propose des pistes pour vivre ce moment comme une rencontre avec votre enfant.
Accueillir les questions de foi de son enfant avec douceur et confiance
Quand l’enfant se questionne sur Dieu, comment l’écouter sans paniquer ?
“Maman, est-ce que Dieu existe vraiment ?”
Quand une question comme celle-ci surgit, cela peut faire un drôle d’effet. Un peu de panique intérieure, peut-être. Car on a envie de donner une réponse « juste ».
Et si cette question était un appel à la rencontre ? A être là simplement. Écouter. Ouvrir le dialogue. Rassurer.
💬 Laisser de la place à la question
Pourquoi ne pas répondre simplement :
“Tiens, tu te poses cette question… Qu’est-ce que tu en penses, toi ?”
“Tu veux me dire ce qui t’a donné envie de parler de ça ?”
L’idée est de créer un espace où la question a le droit d’exister, sans être jugée, ni transformée en leçon.
📖 Une lumière biblique
Dans Marc 10:14, Jésus dit :
“Laissez venir à moi les petits enfants.”
Pas “instruisez-les”, pas “corrigez-les”… juste « laissez-les venir. »
Comme ils sont. Avec leurs mots, leur curiosité, leur mystère. C’est peut-être tout ce qu’on a à faire, nous aussi : laisser venir, sans chercher à diriger. Etre une présence aimante et disponible.
Accompagner sans tout maîtriser : quand l’humilité devient un acte de foi
Quand votre enfant vous pose une grande question sur Dieu, sur l’au-delà, sur le mal dans le monde ou sur le sens de la vie, il est naturel de ressentir un léger vertige.
En effet, on aimerait avoir la bonne réponse. Celle qui rassure, qui élève, qui montre qu’on “maîtrise” un peu le sujet. Et pourtant… il est tout à fait possible (et même profondément juste) de dire simplement :
“Tu sais, moi aussi je me la pose encore parfois, cette question.”
Ce genre de réponse ouvre un lien fort entre vous et votre enfant. Un lien d’humanité, de confiance, de vulnérabilité assumée.
🌱 Ce que votre enfant apprend à travers votre “je ne sais pas”
En vous voyant ne pas tout savoir, votre enfant découvre ceci :
👉🏽 On peut être croyant, et continuer à chercher.
👉🏽 On peut être parent, et ne pas tout contrôler.
Ce positionnement est loin de fragiliser son développement. Au contraire.
📚 Ce que dit la science
Le Dr. Lisa Miller, professeure de psychologie à l’Université Columbia et directrice du Clinical Psychology Program, a consacré plus de 20 ans à l’étude de la spiritualité chez les enfants et les adolescents.
Dans son ouvrage “The Spiritual Child” (New York Times Bestseller), elle explique que :
“Les enfants se développent mieux lorsque leurs parents ne se posent pas comme des ‘experts de Dieu’, mais comme des compagnons ouverts à l’exploration.”
Elle montre aussi qu’un dialogue spirituel honnête, non dogmatique, favorise la résilience, la clarté émotionnelle et le sentiment de sécurité intérieure chez l’enfant.
Quand on dit : “Je ne sais pas, mais on peut chercher ensemble”, on renforce le sentiment d’attachement, tout en ouvrant la voie de l’intériorité.
Comprendre le cœur derrière la question de votre enfant sur Dieu
Quand un enfant vous pose une question sur Dieu, la mort, l’âme ou la vie après la vie… il ne cherche pas toujours une explication. Souvent, il cherche juste un endroit où déposer son trouble, son étonnement, sa peur ou son émerveillement. Ce qu’il cherche, c’est vous. Votre présence. Votre cœur.
Et dans ces moments-là, écouter vraiment, c’est déjà un acte spirituel profond.
💬 Écouter ce qui se dit… et ce qui ne se dit pas
Derrière la question “Est-ce que Dieu existe ?”, il y a peut-être :
“Est-ce que quelqu’un veille sur moi ?”
Derrière “Pourquoi les gens meurent ?”, il y a parfois :
“Est-ce que je vais perdre ceux que j’aime ?”
Plutôt que de partir dans une explication, pourquoi ne pas commencer par répondre :
“Et toi, qu’est-ce que tu ressens quand tu y penses ?”
“Qu’est-ce qui t’a donné envie de parler de ça aujourd’hui ?”
Ce sont des questions qui disent à l’enfant : “Ce que tu vis a de la valeur. Je suis là pour accueillir.”
📚 Ce que dit la recherche
Selon le Harvard Human Flourishing Program, la qualité de la relation parent-enfant dans les échanges spirituels repose avant tout sur l’écoute active et la reconnaissance émotionnelle.
Les enfants ont besoin de sentir que leur parole est reçue sans jugement ni précipitation, surtout quand il s’agit de sujets invisibles, intimes, existentiels.
De surcroît, une étude publiée dans le Journal of Moral Education (2020) montre que :
“Les enfants développent une pensée spirituelle plus riche quand les adultes leur laissent le temps de formuler leurs ressentis et d’explorer leurs propres représentations.”
Autrement dit : nous transmettons la foi par la qualité de notre présence.
📖 Une posture biblique : écouter comme Jésus
Dans Luc 24, sur le chemin d’Emmaüs, Jésus accompagne deux disciples bouleversés par sa mort. Il ne leur dit rien tout de suite, marche avec eux et les écoute. Puis il leur demande :
“De quoi parlez-vous en marchant, pour que vous soyez si tristes ?” (Luc 24:17)
Il aurait pu leur “balancer” la vérité. Il était le Fils de Dieu, après tout. Mais il a choisi d’écouter d’abord. De sonder leur cœur.
Cette scène est un modèle de ce que peut être une écoute spirituelle : discrète, patiente, non intrusive, aimante.
Nourrir la foi d’un enfant qui se questionne sur Dieu
Témoigner avec douceur quand votre enfant explore la spiritualité
Quand un enfant se pose des questions sur Dieu, il n’attend pas forcément un cours de théologie. En revanche, ce qu’il peut chercher, c’est un repère incarné. Quelqu’un qui croit, oui… mais aussi quelqu’un qui vit ce qu’il croit.
Nul besoin d’expliquer toute l’histoire biblique ou de défendre des dogmes. Car ce qui touche le plus profondément, c’est un témoignage simple et personnel.
Il m’est souvent arrivé de dire à mes enfants : “Je peux te raconter un moment où j’ai vraiment senti que Dieu était là pour moi…”
💬 L’expérience avant le discours
Un enfant entend plus facilement un récit de foi qu’un principe.
Par exemple : “Tu sais, un jour j’étais très triste… et j’ai juste fermé les yeux, j’ai parlé à Dieu comme à un ami. Je ne sais pas comment expliquer, mais j’ai senti une paix qui est venue.”
Ce genre de partage, sans pression, sans leçon, plante une graine. En effet, il montre que Dieu est une présence qui accompagne.
📚 Ce que dit la recherche
Selon une étude publiée dans le Journal of Adolescent Research (Boyatzis, Dollahite & Marks, 2006), les enfants et adolescents sont plus réceptifs à la spiritualité familiale quand les parents partagent des expériences personnelles, plutôt que des injonctions religieuses.
🌿 Dans votre quotidien
Si votre enfant vous dit :
“Moi je ne suis pas sûr que Dieu existe”
Une possible réponse est :
“Je comprends. Tu sais, moi aussi j’ai eu des périodes de doute. Mais voilà ce qui m’a aidé à garder confiance…”
Il s’agit d’ouvrir un chemin.
Et on peut même ajouter :
“Ce que je crois aujourd’hui, c’est ce qui m’aide à avancer. Mais toi, tu as le droit de chercher aussi à ta manière.”
Cette posture transmet deux messages :
“Je crois” → ancrage
“Tu es libre” → espace
Comment nourrir la quête spirituelle de votre enfant au quotidien?
Quand on est une maman croyante, on aimerait naturellement que nos enfants connaissent aussi cette paix, cette lumière, cette présence qui nous soutient.
Mais parfois, sans le vouloir, on essaie de forcer un chemin.
Or, la foi se sème, se reçoit, et se découvre.
L’idée est de planter des graines… et laisser Dieu, la vie et le temps faire germer ce qui doit l’être.
📖 Et parfois, ce sont les livres qui ouvrent les plus beaux dialogues.
Chez moi, lire ensemble des histoires ou des BD qui parlent de Dieu, de la prière, ou de grandes questions existentielles est devenu un rituel.
💡 Un livre, c’est un tiers rassurant qui permet à l’enfant de poser ses questions sans pression. C’est une manière ludique et douce d’amorcer des conversations qui pourraient sembler trop “grandes” autrement.
Pour conclure
Accompagner un enfant dans sa quête spirituelle est un cheminement.
Et si ce regard sur la parentalité spirituelle vous touche… Si vous sentez que derrière ces questions se joue aussi quelque chose de plus vaste ( votre propre alignement, votre paix, votre énergie intérieure), sachez que c’est aussi ce que j’explore avec les femmes que j’accompagne.
🕊️En effet, mes accompagnements ne s’arrêtent pas à la parentalité : ils englobent toutes les sphères de votre vie de femme (corps, cœur, foi, identité, charge mentale, aspirations profondes).
Parce que c’est quand vous vous réalignez à l’intérieur, que le lien avec vos enfants se transforme à l’extérieur.
✨ Si cette approche vous parle, je vous propose de commencer en douceur, par un coaching offert, pour faire le point ensemble sur ce qui se joue pour vous en ce moment… et explorer, si vous le souhaitez, un chemin plus aligné.
📅 Il vous suffit de réserver votre créneau en cliquant ici.
Ce temps est pour vous. Pour souffler. Déposer. Reconnecter.
Je serai honorée de vous accompagner dans cette aventure intérieure, à votre rythme.
D’ici-là, prenez soin de vous et de vos merveilleux loulous 🌸
📚 Sources & références
Miller, Lisa (2015). The Spiritual Child: The New Science on Parenting for Health and Lifelong Thriving. St. Martin’s Press.
➤ Ouvrage de référence sur le développement spirituel de l’enfant, basé sur des études longitudinales menées à l’université Columbia.Pargament, Kenneth (2007). Spiritually Integrated Psychotherapy: Understanding and Addressing the Sacred. Guilford Press.
➤ Référence clé en psychologie de la religion et accompagnement du doute spirituel.Search Institute (USA). Études sur les pratiques familiales favorisant le développement spirituel des jeunes.
➤ www.search-institute.orgBoyatzis, Dollahite & Marks (2006). The Faith and Families Project. Journal of Adolescent Research.
➤ Étude qualitative sur la transmission de la foi à l’adolescence.Journal of Child and Family Studies (2020).
“Children’s Perceptions of God: Links with Attachment and Parental Religious Styles.”
➤ Mise en évidence de l’impact d’un Dieu perçu comme présent/absent selon le style d’attachement parental.Pew Research Center (2014). Religion and Young People: Patterns of Transmission.
➤ Données sur les jeunes adultes et la foi transmise vs vécue.
Un joli article qui révèle une conversation que j’ai eu avec ma fille lorsqu’elle avait 6 ans … Ma réponse fut que Dieu est l’expression de la Vie que la science n’arrive pas à expliquer …
Différentes cultures on exprimées ce sens de la Vie par différentes religions … Évidemment aucune n’est supérieure aux autres, mais celle que l’on rejoint permet de trouver un ‘Vivre Ensemble’ … Cependant pouvons-nous vivre ensemble alors que nos dogmes sont tellement différents ?
Voilà la raison premiere pour laquelle je parle de Dieu dans une dimension de Laïcité à mes enfants …
Merci pour cet article doux et profondément respectueux. En tant que maman croyante, je me retrouve dans cette posture d’accompagnement, sans vouloir imposer, mais en laissant venir les questions et les élans de mes enfants. Comme tu le dis si justement, il s’agit de semer des graines et de faire confiance à Dieu pour les faire germer en leur temps. Cette image me touche beaucoup et m’inspire à garder une attitude d’écoute et de foi. Merci encore pour cette belle réflexion, claire et apaisante.
Merci pour ton approche en douceur de l’ouverture à la spiritualité. Ces questions peuvent être déroutantes en effet et c’est rassurant de se les poser avant qu’un enfant nous pousse à trouver une réponse maladroite dans l’instant.