« La communication non violente au quotidien » de M. B. Rosenberg

Chers parents,

« La communication non violente au quotidien » de M. B. Rosenberg a été mon livre de chevet au cours de la semaine écoulée. Aujourd’hui, intéressons – nous à cette forme de communication, aussi nommée CNV.

Lu comme ça, on dirait plutôt une méthode ultra – sophistiquée pour négocier avec des diplomates internationaux ou pour décoder le langage des dauphins. Mais en réalité, que nenni! Il s’agit en fait d’une méthode simple qui aide à améliorer ses interactions et ses relations avec les autres. C’est ce que Marshall B. Rosenberg présente dans son livre « La communication non violente au quotidien ». L’auteur y propose une communication fondée sur l’empathie, l’écoute active et l’authenticité, pour des relations plus profondes, plus constructives et plus bienveillantes.

Mais, d’abord, laissez – moi vous présenter l’auteur, Marshall .B. Rosenberg.

 

I – Qui est l’auteur de « La Communication non violente au quotidien »?

Marshall B. Rosenberg est un psychologue américain. Il a conçu le concept de Communication Non Violente (CNV) pour favoriser la compassion, le respect et la bienveillance dans les interactions quotidiennes.

Il est aussi l’auteur de plusieurs livres, dont « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) » et « La Communication Non Violente au Quotidien ». Voici ce que je retiens de ce dernier livre.

 

I I- Résumé du livre «  »La communication non violente au quotidien » de M. B. Rosenberg

Okay, maintenant c’est le moment où ça devient intéressant. Quel est l’objet du livre? Rosenberg, dans ce livre, parle de 5 étapes indispensables pour communiquer avec bienveillance. Les voici :

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1. Ce qui se passe en soi et ce qu’on observe

Rosenberg explique la différence entre observation et évaluation. Selon lui, les évaluations sont chargées d’émotions et de jugements, tandis que les observations sont des descriptions neutres de ce qui se passe. Privilégier l’observation par rapport au jugement permet d’exprimer nos besoins et nos sentiments de manière plus authentique et ouverte.

En outre, il encourage à se concentrer sur les faits concrets plutôt que sur les interprétations et les généralisations. Par exemple, au lieu de dire « Tu es toujours en retard », nous pourrions dire « Lors de ces trois dernières rencontres, tu es arrivé avec un retard d’environ dix minutes ». Cette approche aide à rester focalisé sur les faits observés. Pas de jugement, pas d’évaluation. Juste l’observation d’un acte concret. Cela ouvre ainsi la voie à une communication plus constructive et plus respectueuse.

2. Exprimer ses sentiments

Rosenberg met en lumière l’importance de reconnaître et de communiquer ses émotions de manière ouverte et honnête pour favoriser une compréhension mutuelle. Il montre comment chaque personne peut apprendre à identifier et à nommer ses sentiments. Pour cela, il propose une liste de mots qui aident à exprimer précisément les émotions, allant au-delà des termes généraux tels que « bien » ou « mal ». Par exemple, au lieu de dire simplement « je me sens mal », nous pourrions utiliser des mots tels que « je suis : frustré, déçu ou inquiet ». Ceci offre une vue plus claire de notre expérience émotionnelle.

Par ailleurs, selon l’auteur, reconnaitre et exprimer ses émotions est essentiel pour une communication bienveillante et non violente. Le fait de partager nos sentiments peut contribuer à établir des liens plus forts et aider les autres à mieux comprendre nos expériences intérieures.

3.Exprimer ses besoins

Rosenberg nous montre comment la reconnaissance de nos besoins peut être une clé pour des relations épanouissantes et une communication plus positive. Il nous rappelle que nos besoins sont universels et que les exprimer de manière sincère peut aider à résoudre bien des conflits.

Ainsi, l’auteur propose une liste de besoins humains fondamentaux, tels que le besoin de sécurité, ou encore de respect. Il encourage les lecteurs à prendre conscience de leurs propres besoins et à les exprimer clairement. Par exemple, si on suit ses recommandations, au lieu de dire « Tu me casses la tête, Thibault! », on pourrait dire à la place : « J’ai besoin de calme, mon chou ».

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4. Formuler des demandes concrètes

Formuler des demandes claires favorise une communication fluide et harmonieuse.

Marshall B. Rosenberg encourage les lecteurs à formuler des demandes positives plutôt que de se concentrer sur ce qu’ils ne veulent pas. Il met en évidence l’importance de s’exprimer d’une manière qui soit susceptible d’obtenir une réponse positive.

De plus, l’auteur souligne l’importance de donner aux autres la liberté de dire « non » à nos demandes. Il incite à envisager des solutions alternatives et à rechercher un terrain d’entente qui répond aux besoins de toutes les parties impliquées.

5. Ecouter et accueillir les émotions des autres avec empathie

La dernière composante de la communication non violente consiste à se focaliser sur les sentiments et besoins exprimés et non assouvis d’autrui. L’auteur exhorte à prêter attention non seulement aux mots, mais aussi aux émotions sous-jacentes et aux désirs profonds exprimés par les autres.

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l’empathie

Maintenant que vous maîtrisez les bases de la communication non violente au quotidien, voyons comment cela peut être une source d’inspiration au quotidien avec vos petits et grands bouts de choux. En effet, la communication avec les enfants, c’est un peu comme explorer une forêt mystérieuse. Chaque mot employé est comme une clé qui servirait à déverrouiller de nouvelles portes vers leur monde intérieur si riche, et en même temps si énigmatique.

II – Comment appliquer la communication non violente au quotidien avec ses enfants

Avant que vous ne me déclariez avec assurance : « Non, c’est trop compliqué pour moi tout ça », je vous invite à faire une pause un instant : laissez – moi vous montrer comment la CNV peut être votre alliée dans votre vie quotidienne de parent.

1. Etude de cas fictif

Imaginez la scène : il est 19h. Vous avez cuisiné avec amour de délicieux brocolis accompagnés de filets de dinde. Toute la petite famille s’installe à table.

Soudain, au moment de servir le plat, le visage de votre petit dernier se décompose :

– « Oooh nooon, pas des brocoliis! Ze déteste les brocolis mamaaan! » Et là s’en suivent des pleurs à n’en plus finir.

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Photo by Ema Studios

2. Solution inspirée de « La communication non violente au quotidien » de M. B. Rosenberg

La solution? Premièrement, longue inspiration, longue expiration. Plusieurs fois si nécessaire.

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Une fois, le calme intérieur retrouvé, on applique la communication non violente. « Comment, concrètement », me direz – vous? Et bien, je vais vous l’expliquer.

On commence par observer la situation sans juger. Rappelez – vous : la distinction entre observation et évaluation (jugement), expliquée dans le livre.

Ensuite, on se concentre sur les faits : « Je vois que tu es contrarié parce que tu n’aimes pas les brocolis, c’est bien ça ? »

De là, on peut exprimer nos propres émotions et besoins : « Je comprends que les brocolis ne soient pas tes légumes préférés. Mais en tant que parent, j’ai besoin de te savoir en bonne santé. Pour cela, je veux t’offrir des repas équilibrés pour que tu grandisses en bonne santé. »

Par la suite, on peut formuler une demande concrète : « Que dirais – tu d’essayer au moins une bouchée de brocoli pour voir si tu pourrais les aimer un jour ? »

Enfin, nous avons la possibilité d’écouter et d’accueillir avec empathie les émotions de l’enfant. Quels sont ses besoins sous-jacents? Est-ce le goût de ces légumes qui ne lui plait pas? Ou leur couleur, leur aspect? Pourquoi a t-il besoin de hurler autant pour me faire part de son mécontentement? La fatigue? Journée difficile? Besoin d’un câlin? On tente ainsi de comprendre le besoin profond qui se cache derrière son émotion.

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Ecoute avec empathie

3. Est-ce vraiment applicable au quotidien?

Bon, je sais, tout ceci est plus facile à dire qu’à mettre en pratique, je vous l’accorde. Surtout lorsque l’on est exténué(e) après une dure journée de labeur, fatigué(e), et les nerfs à vifs. Et en fonction de l’âge de votre trésor, l’approche peut être plus ou moins différente. La communication non violente rappelle que les émotions des enfants sont tout aussi importantes que celles des adultes. Elle encourage à les reconnaître et à les entendre. Ainsi, les enfants se sentent compris et respectés, ce qui favorise leur bien-être.

Chaque famille ayant sa propre histoire, son propre vécu, je vous invite à ne pas vous mettre de pression supplémentaire, chers parents. Cheminer petit à petit, pas à pas, chacun à son rythme, vers une communication plus bienveillante favorisera des relations familiales harmonieuses et apaisées. Cela contribuera également à réduire le stress parental (moins de cris, davantage de prise en compte de ses propres émotions et besoins ainsi que de ceux d’autrui), et par conséquent, au bien-être de chaque membre de la famille.

 

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Hapiness, Photo by Gabriel Baranski

 

Conclusion

Le livre « La communication non violente au quotidien » de Marshall .B. Rosenberg montre comment cette pratique constitue une solution pour des interactions harmonieuses et apaisées. Elle offre des outils simples mais puissants pour améliorer les relations familiales, créer un environnement de compréhension mutuelle et gérer les défis quotidiens avec plus de sérénité. Avec une pincée de compassion, un soupçon d’écoute active et une touche d’authenticité, cheminons ensemble vers une communication bienveillante et exempte de violence. En attendant, n’oubliez pas : prenez soin de vous et de vos loulous.

 

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Commentaires

  1. Beatrice says:

    Merci pour ton article. On devrait l’enseigner a l’ecole et aux enseignants. Il y a encore beaucoup a faire.

    1. JeanneOO says:

      Oui, je suis totalement d’accord! Merci pour le commentaire.

  2. toutvousreussitsara says:

    Merci pour ce résumé de la CNV. J’adore l’utiliser avec mon ado et aussi en couple. Ce n’est pas tous les jours facile mais l’utiliser plus souvent aide vraiment dans les relations quelles qu’elles soient !

    1. JeanneOO says:

      C’est vrai que ce n’est pas toujours évident de la mettre en pratique. Et oui, ça aide beaucoup dans tous types d’interactions. Merci pour le partage d’expérience!

      1. J’adore la CNV !
        Merci pour cet article très clair et la déclinaison pour les enfants !

        1. JeanneOO says:

          Avec grand plaisir! Oui, la CNV est une approche puissante pour améliorer et apaiser les interactions et relations quotidiennes. Merci pour le retour.

  3. Merci pour cet article qui tombe à pic ! Ton résumé est vraiment génial et propose des astuces de communication qui me seront extrêmement utiles et que je souhaite essayer dès maintenant !

    1. JeanneOO says:

      Merci pour tes mots encourageants!
      Je suis ravie que cela te soit utile! Bon cheminement vers une communication non violente.

  4. Patricia says:

    La communication non violente se développe de plus en plus. On devrait l enseigner davantage dans les écoles.
    Merci pour cet article.

    1. JeanneOO says:

      Absolument d’accord! Son enseignement dans les écoles serait très bénéfique. Merci pour le retour.

  5. Senshi Kabai - MiniGéants says:

    Cette mise en lumière entre la l’observation et l’évaluation est cruciale ^^
    En privilégiant l’observation, on évite les jugements hâtifs et on favorise une communication plus transparente.
    C’est fascinant de voir comment une simple modification de notre façon de percevoir peut influencer positivement nos interactions.
    Je pense même que la prise de conscience de nos propres jugements et évaluations pourrait influencer notre estime de soi et notre croissance personnelle…non ?
    Merci pour cet article, et avec tout mon soutien.

    1. JeanneOO says:

      Oui je suis d’accord.
      Prendre conscience de nos propres jugements et évaluations permet non seulement d’améliorer nos relations avec les autres, mais également de cultiver une relation plus bienveillante avec soi-même. Dans nos dialogues intérieurs, nous avons souvent tendance à être sévères envers nous-mêmes. En appliquant la CNV à notre propre égard, nous pouvons positivement influencer notre estime de soi.
      Merci pour le soutien!

  6. Hey ! Je connaissais la CNV, mais ce livre m’avais échappé. Est-ce qu’il donne beaucoup d’exemples de situation ou de conseils pour appliquer ça au quotidien ?

    1. JeanneOO says:

      Oui! L’auteur partage des anecdotes et des mises en situation qui illustrent son approche. Il agrémente son ouvrage d’exercices et de techniques pour aider à appliquer ces principes dans nos interactions quotidiennes. C’est un livre qui se lit vite, et qui regorge de conseils pratiques pour intégrer la CNV dans notre vie de tous les jours.
      Merci pour le commentaire.

  7. thomas says:

    Excellent article, Marshall le dit lui même :
    La communication non violente ne fonctionne pas, dans son livre (du moins la version anglaise : chapitre The Mourning of NVC).

    Cela ne fonctionne pas dans l’immédiat car tout le monde devrait être formé et c’est loin d’être le cas.

    – On commence à la pratiquer sur soit avec nos propres pensées.

    – Qu’ensuite on pratique la CNV en tant qu’écoute. Les gens ne savent pas nommer leur émotions, ne savent pas les exprimer. Il faut comprendre le message caché derrière chaque mots. Cela demande un énorme effort cognitif au début.

    – Et que l’on arrive à formuler les demandes… Qui peuvent aboutir à des situations qui produisent l’inverse de l’effet escompté ^^’

    C’est complexe, et je suis persuadé que c’est une des meilleures méthodes de communication qui existe !

    Pour mes enfants, des fois ça marche des fois ça marche pas mais… Je progresse surtout pour comprendre leur préoccupation quand je vois que le non verbal ne correspond pas au langage verbal.

    Merci pour le partage !

    1. JeanneOO says:

      Exactement. En pratiquant la CNV, la transformation peut commencer en nous, avec nos propres pensées, puis s’étendre à nos interactions.
      Et oui, c’est complexe et en même temps tellement puissant. Chaque petit pas compte dans la progression vers ce type de communication. Merci pour le partage d’expérience!

  8. creactivepanouies says:

    Depuis que j’ai découvert la communication non violente j’arrive plus facilement à exprimer mes besoins et surtout à ne pas supposer que l’autre connaît mes besoins.
    On essaie d’adopter ça le plus possible avec les enfants. Merci pour cet article qui rappelle les bases

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